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#10

Patrick Bouvet, auteur aux éditions JOU d’un livre et de deux créations sonores, envoie au Bureau JOU quelques collages, un travail personnel développé depuis 40 ans et jamais dévoilé jusqu’alors.

D’autres collages sous forme de clip ici : https://youtu.be/_PXq6JqqPcg

Patrick Bouvet aux éditions JOU :

Le livre Pistes vol. 1
https://editionsjou.net/produit/pistes-vol-1/

L’album audio numérique Passages

L’album audio numérique Good Morning West

#intervention

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#9

Intervention pour le bureau JOU de Frédéric Moulin, co-auteur (avec E.A.) aux éditions JOU de Agora zéro.

Notes de montage / états de veille (mise en contexte à l’usage du bureau JOU). Quand j’ai « commencé » avec les Mutants Anachroniques, on a supposé (c’est-à-dire : le petit nombre de personnes concernées par ce que nous faisions) que la notion centrale était ici l’expérimentation, comme si le cut-up ou les ready-made (et, certes, le voir autrement peut, à bon droit, être considéré antimoderne…) constituaient une fin en soi. Or il s’agissait, et pour moi il s’agit encore surtout de promouvoir une discipline de l’attention, en réponse et en réaction à la contemporaine (?) économie de l’attention. Je conçois cela comme une veille quotidienne, dont les partages sur les réseaux sociaux offrent, de leur côté, une version abâtardie, truquée puisque le moment réflexif qui en est l’objet devient instantanément matière à flux. Par ailleurs, j’ai dès l’origine accumulé de nombreux matériaux potentiellement utilisables, sur des supports matériels ou virtuels, qui à mes yeux sont comme des formes d’énergies fossiles : bribes de textes dont je ne me rappelle plus si je les ai écrits ou recopiés, copier-coller de sites parfois défunts, piles de magazines ou de coupures de presse en relation avec mes préoccupations, de toujours ou d’un moment, etc. J’entends par énergie fossile quelque chose de mort en apparence, mais qui peut donner la vie, au sens de mettre certaines choses en mouvement. Avec un petit risque toxique, tout de même. Penser mine, écrivait Camus. Mais qui parle de penser ? Je vise une réaction chimique, à définir. Un modèle d’installation artistique particulièrement galvaudé est le tas de charbon déversé sur le sol d’une galerie ou d’un musée : je suis la galerie et le musée, j’en ressens l’encombrement, physique et psychique. Je réclame un autodafé sur la table des matières de livres jamais écrits. La fumée en montera vers les dieux qui sauront les lire (j’ai cité le nom que nous leur avions donné, une idée ne meurt qu’après avoir été comprise et celle-ci ne l’a pas été…). Ces « notes de montage » et « états de veille » participent ainsi d’un projet plus vaste sur le thème de l’archive, tendant à substituer à l’idée purement passéiste, figée, qu’on se fait habituellement de celle-ci, une conception dynamique, opératoire tout aussi bien dans le présent et le futur.

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#7

Mike Davis
Le monstre est parmi nous, pandémie et autres fléaux du capitalisme
éditions Divergences, 2021
Oui la covid-19 n’est qu’une étape, un début, qui va se poursuivre et s’amplifier, tout comme le capitalisme dont la déforestation, l’élevage industriel et l’industrie alimentaire de la junk food favorisent les conditions d’émergences des zoonoses, de la transmission inter-espèces. Oui en lisant ce livre vous avez instantanément envie de remettre un masque, d’être vigilent, voir même de vous intéresser au survivalisme.
https://www.editionsdivergences.com/livre/le-monstre-viral-grippes-industrialisees-et-autres-fleaux-du-capitalisme
#lectures

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#6

Petit focus sur le concert littéraire Payvagues à venir le samedi 17 juin à 19h dans la grande salle de la Maison de la poésie de Paris. Payvagues par Florence Jou (dont la création sonore Fordlandia est parue aux éditions JOU) et Valérie Vivancos (qui a travaillé sur la traduction du livre de David Toop aux éditions JOU).

Billetterie ouverte :
https://maisondelapoesieparis.com/programme/florence-jou-payvagues/
>>>>>
http://www.oceanvivasilver.com/
https://florejou.fr/
https://www.editionsdelattente.com/book/payvagues/
https://editionsjou.net/produit/fordlandia/
#agenda

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#5

Auteur de Merdeille et Du bétail aux éditions JOU Frédéric Arnoux nous envoie pour le Bureau JOU une nouvelle inédite.
#intervention

NATURE MORTE
Des mois à chercher l’illusion parfaite. Des mètres cubes de larmes physiologiques versés goutte à goutte sur les yeux rougis de designers sous pression collaborant en réseau aux quatre coins du monde le nez sur des écrans vingt-sept pouces douze heures par jour. Des milliers de pilules toutes couleurs tous dosages relaxant des cadres qui chaque nuit ressassent les humiliations, vexations et menaces de sanction infligées par des directeurs internationaux eux-mêmes installés sur des sièges éjectables. Sans compter les Smartphones en miettes fracassés contre les murs, les rouleaux entiers de Kleenex vidés, les millions de décibels évanouis dans la nature au cours d’engueulades futiles avec le conjoint, les enfants, simplement parce qu’au bureau, la pression devient insupportable. Et un jour, de l’adjoint de bas étage en costume mal coupé au président directeur ultime tiré à quatre épingles, tous ébahis, émus même devant l’agencement de lignes entrelacées au millième de micron pour créer l’illusion parfaite : le mariage de la douceur masculine à l’agressivité féminine. Du jamais vu, du jamais fait. Du génie pur. Se met alors en branle une autre chaîne de compétences, la même pression s’abattant sur de nouvelles équipes chargées de déterminer les mélanges subtiles de jaune, cyan, magenta, puis définir si brillant ou mat, ce choix relevant de la même exigence que celui de la technologie retenue pour l’ESP ou l’EBD, le hasard ne devant jamais avoir prise, sublimer le dernier modèle de la gamme ne souffre aucune négligence, aucun relâchement. Objectif final : transpercer le cœur du conducteur ou conductrice qui posera les yeux sur la nouvelle création pour lui enlever toutes raisons objectives de ne pas s’engager à honorer les traites mensuelles courant sur plusieurs années.
Mais là,
le long du rond-point,
face à la barrière ondulée de monospaces, coupés sports, 4X4, crossovers, mini-citadines… si les adjoints de bas étages aux présidents directeurs ultimes étaient là, tous seraient contrariés, dépités même. La pluie, rideau gris après rideau gris, anéantit la magie des couleurs, uniformisent les lignes ensorceleuses. Leur chance, ils sont à des centaines de kilomètres d’ici, au sec dans des bureaux ultra-sécurisés à mobiliser les équipes sur la création d’une nouvelle gamme devant donner un sérieux coup vieux à celle qu’ils viennent de créer. Les bourrasques s’acharnent à fracasser, concasser, donnent l’impression de vouloir faire tout disparaître, à peine s’il est possible de lire les prix bien en évidence derrière les pare-brise. Et peu importe les régulateurs de vitesse, bluetooth, clim’, ABS, GPS, ESP, EBD ou n’importe quelles prouesses technologiques qui en fait grimper le prix, pour le matou qui vit à la belle étoile sur ce coin de béton, ces tops modèles ne servent que de parasol l’été et de parapluie l’hiver. Ou d’abri antiatomique quand sur fond d’éclairs et de tonnerre, le ciel bombarde à l’aveugle en faisant claquer sur les carrosseries une pluie tirée à la rafale de mitraillette. Entraîné par l’incompréhensible déplacement des masses d’air chaudes et froides, l’orage a bifurqué plein Ouest depuis un bon quart d’heure pour aller terrasser les champs d’avoines et de blés repoussés toujours plus loin mais le déluge continue à s’acharner, les tôles crient métalliques sans jamais avoir besoin de reprendre leur respiration, alimente en continue un bourdonnement rauque inspirant terreur et panique. Au sol, les douilles ricochent par centaines de milliers au centimètre carré, explosent en milliards de particules, certaines viennent titiller la moustache du matou qui la remue à la cadence d’un automate déréglé dans l’espoir naïf de les éviter ou dans les veines tentatives de faire tomber celles qui s’y accrochent. Réfugié sous un modèle Hybride, il a abaissé son corps maigre au ras du bitume, pattes enfouies sous les poils mais prêtes à se détendre en une fraction de seconde, queue pelée ramenée sur l’avant pour être certain qu’il ne lui arrive pas malheur, muscles du cou tendus, tête à l’affût, oreilles en loque rabattues sur les extérieurs, prêt à fuir au cas où là-haut on avait gardé le pire pour la fin. Mais ses yeux, gros et ronds, fixent hypnotisés un verre de lait d’un mètre de haut sur la 4X3 déroulante. Le blondinet qui le porte à sa bouche sourit hilare à l’idée de tous les bienfaits que le calcium apportera à son corps en développement. Puis c’est au tour d’une brune d’à peine vingt ans en petite culotte, un bras replié sur la poitrine, l’autre main présentant un tube de crème vert. Même sourire que le blondinet mais elle, c’est à l’idée qu’une formule scientifique à base de plantes rares comme seule la forêt Amazonienne est capable d’en dissimuler, empêchera la formation de peaux d’orange sur ses cuisses longues et fines. Le matou relâche son attention, se lèche les poils dans l’espoir de les sécher un peu en attendant résigné parce qu’il a compris depuis longtemps qu’il n’y a pas grand chose à faire contre ce qui est décidé là-haut. Soudain il s’arrête, relève la tête d’un coup sec, attiré par le mouvement verticale d’une branche morte qui se détache du dernier arbre du coin, vestige incongru au milieu du terrain vague de l’autre côté du rond-point. À cette extrémité de la ville, bosquets et vieilles bâtisses ont été rasé pour faire place nette à une quatre voies filant droit vers la ville suivante. Sur les côtés, des bretelles à rond point, des sorties à rond-point, des jonctions, des ponts, tout un fatras de routes facilitant un maximum à monsieur madame Tout-le-monde l’accès aux zones commerciales périphériques, chassant les dernières vaches qui broutaient têtes baissées sans rien voir venir. Yeux gros et ronds, le matou dévore du regard le verre de lait géant qui a repris sa place. Les oreilles sont maintenant droites, la moustache ne tremble plus, les carrosseries ne crient plus, à peine des petits cliquetis. Depuis combien temps il n’a pas eu le bonheur de tremper sa langue dans ce truc blanc. Y’a bien une vieille dame qui vient lui en donner dans une petite soucoupe avec des croquettes mais c’est un truc en poudre, rien à voir avec celui des vaches. Il le boit, pas le choix mais n’empêche, quand il regarde autour de lui avec ce goût de pas bon dans la bouche, ça ne lui donne pas envie d’être un humain. Il leur est quand même reconnaissant de fabriquer ces gros trucs qui lui servent de parasols l’été, de parapluie l’hiver.

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#3

Vu (E.A.) Anima le 1er avril au Centre Georges Pompidou, une coquille vide, assumée peut être, vide quand même, une pièce assez belle et impressionnante néanmoins mais au service de quoi ? La bande sonore assez réussie, presque aboutie, nécessaire pour supporter le minimalisme du dispositif et le moment circassien trop convenu, trop court, trop simple. Ode à la nature en forme de superproduction avec spectateur.trice.s ravi.e.s et monde de l’art en admiration. Un monde nouveau pas très nouveau.
#show

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#1

Bienvenue dans le bureau JOU.
Nous sommes en train de programmer nos trois prochains livres de littérature pour janvier, février et mars 2024.
Ils seront suivis dans cette même année par deux essais en septembre et octobre.
#actujou