THIS IS IT, ma journée du 21 octobre 2024
par Éric Arlix
Dans le capitalisme tardif et sans doute indépassable la journée est rythmée par des roquettes ou des amendements, par des rendez-vous politiques ou people, parfois les deux entremêlés, par des indignations ou des laisser-faire dans un mega-production permanente (le mot Spectacle n’est plus assez fort vu les moyens déployés), par des révélations sans conséquence ou par des manipulations conséquentes.
Je lis trente pages de Tout l’Univers XVI, je me marre plusieurs fois, je bois un thé oloong, je pars sur les bords de Seine voir les cormorans au Pont du Port à l’Anglais, une bonne trentaine dans cette tribu, c’est la ville sauvage.
Dans le capitalisme tardif la journée est rythmée par des individus effectuant des courses, déplaçant des objets et des matériaux, parcourant pour cela parfois de longues distances pour profiter d’une promotion, d’un bon plan discount, comme un pisteur lors d’une chasse au néolithique, c’est la principale activité.
Je me rends à Porte Dorée en traversant Charenton et le bois de Vincennes pour m’acheter un banh mi tofu sans piment 6,50 euros je le mange en repartant chez moi.
Dans le capitalisme tardif la journée est rythmée pour la grosse flippe d’un gros boum (troisième guerre mondiale, crise financière, piratage mondial de l’infrastructure bancaire numérique, nouvelle pandémie double XL, etc.) et de fait il faut acheter des trucs ou les déplacer pour penser à autre chose.
Le classique par cher soupe lentilles corail, lait coco, curcuma, coriandre, rondelles d’oignons rouge, arachides concassées, top rapide, top prot.
Dans le capitalisme tardif la fin de journée est rythmée par des divertissements sur abonnements, la journée fut si stressante que la validation en sera simplifiée, rapide, pulsionnelle, l’offre est si pléthorique et les recommandations nombreuses, le niveau si élevé, une montée en gamme permanente.
Je reprends Bruit de fond de Don Delillo que j’ai commencé ce matin, lu il y a 25 ans mais aucun souvenir, une page sur deux m’ennuie, l’autre me fascine, pas si mal comme proportion.
Statistiques de la journée
marche : 20 km
calories brûlées : 1 000
protéines animales ingérées : 0
grosses flippes : 3 à 4 minutes
pages lues : 69
cigarettes : trop
alcool : 0
s’oublier en faisant défiler le fil facebook : 5 minutes (shame on me)
travailler pour TINA : 2 heures
écrire : 2 heures un roman improbable.