Description
Revue TINA
à paraître en octobre 2025
disponible en pré-achat de soutien à la revue
192 pages – format 13 x 20 cm
isbn : 9782492628108
Papier de couverture Fedrigoni Materica Kraft
(in)visibilité(s)
Pour vivre heureux vivons cachés disait la fable (Florian, 1792). Il était aimablement question de papillons et de grillons, mais entre les lignes on pensait alors au Comité de sûreté générale qui fit emprisonner le fabuliste et poète deux ans plus tard. Pour vivre heureux soyons visibles (soyons reconnus, identifiés) réclament à présent les minorités, les opprimés, les personnes vulnérables. Du côté des militants les tactiques de mobilisation de l’attention arrimées aux logiques médiatiques (elles-mêmes indexé sur des calculs marketing) ? Du côté des artistes les stratégies d’évitement de la captation vorace du capitalisme cognitif (dont le système des expositions est un vecteur) ? Deux fronts inversés ? Deux dynamiques antagonistes ou convergentes ? Au moment ou papillons et grillons, visibles ou invisibles, disparaissent ensemble à coup de néonicotinoïdes, et tandis que les comités de sureté générale se multiplient, TINA réunit quelques textes et interventions qui, à leurs manières, résistent à la médiatisation comme à l’invisibilisation. La revendication d’un moindre degré de visibilité, voire d’une invisibilité dont on pourrait se demander si elle est tout bonnement possible dans notre “société de l’exposition” (B. Harcourt), à une époque de multiplication des dispositifs de capture de données ne peut alors que sembler que intrigante ou suspecte. Invisibilité impossible, alors ? De toute évidence fragmentée entre les différentes instances du visible : les papillons et les grillons sont peut-être cachés par défaut de publicité, qui les a soustraits au regard des autres pour les privatiser? Ou alors ont-ils été cryptés, rendus illisibles ? Il se pourrait tout simplement qu’on les ait rendus si insignifiants et transparents qu’ils ne méritent plus d’être vus. Combien d’instances du visible et de l’invisible coexistent-elles pour rendre possible ou non le regard sur les autres ? TINA s’immergera aussi dans l’invisibilité croissante du travail, dans la France rurale et des petites villes invisibles, regardera les auteur.e.s qui ne s’intéressent pas (plus) à l’audience et au marché, aux individus invisibles non-référencé.e.s (un milliard de personnes non enregistrées à la naissance dépourvues de pièce d’identité), aux questions de visibilité-invisibilité des Big data, à toutes ces personnes en dépression pour cause de non-visibilité mais aussi à l’aveuglement général sur la situation actuelle.
Avec des textes et interventions de :
Christian Salmon, Serge Comte, Paul Devautour, Pierre Tenne, Aurélia Zahédi, Christophe Leclercq, Jeanne Bacharach, DeYi Studio, Éric Arlix, …
La revue TINA publie des articles depuis septembre 2024 :
https://editionsjou.net/revue_tina/