Pavel Hak, Trust
KC éditions, 2025

Éditeurs de livres de poche — Folio, Point, — publiez Trust dès le printemps prochain. Ce livre est génial. Autrement dit : il y a du génie à chaque page, à commencer par le titre. Trust le nouveau livre de Pavel Hak, paraît (en librairie depuis le 29 octobre dernier et au format numérique depuis le 15 octobre dernier) un an et quelques jours après Autobiographie, également génial mais dans un registre sensiblement différent, aux mêmes éditions KC. L’édition de poche s’impose idéalement à ce livre qui peut se lire chapitre par chapitre entre deux ou trois stations de métro tout en jubilant.
Constitué de courts chapitres à l’écriture ciselée, les récits s’entremêlent. Il y est question de notre monde, sous des angles social, économique, financier, politique, de trafics, d’affaires, petites ou grandes, qui le façonnent mais surtout le déterminent. Regardons ou écoutons les informations, à la télévision ou à la radio, prêtons attention à un talk-show, projetons-nous en quelque situation d’une violence banale, banale à en désespérer. On pourrait se dire: « c’est du Pavel Hak, comme dans Trust ». Sauf que Trust est incomparablement mieux parce qu’il s’agit de littérature et nous invite à réfléchir.
En lisant Pavel Hak en général mais Trust en particulier, les auteurs de littérature défilent : Sade, Balzac, Dos Passos, Hašek. Dans la lignée de Warax (Seuil, Fiction et Cie, 2009), Trust traverse et transforme des clichés du monde tel qu’il est en autant de questions que le lectorat peut se poser: telle ou telle proposition, telle ou telle phrase est-elle une interrogation morale? Telle ou telle tournure de phrase est-elle ironique ou satirique ? Qui sait.
Le plus étonnant tient sans doute à ceci : il est possible d’apercevoir dans le texte une lueur d’espoir. L’accumulation de faits sordides, révoltants, traduit une saturation. La narration, à plusieurs reprises, est de même tonalité que celle qui ouvre par exemple Autobiographie. On ne peut pas se laisser imposer quoi que ce soit.
À propos, ce titre, « trust », d’où peut-il venir ? S’agit d’une référence ou d’un clin d’œil au groupe de hard rock français éponyme ? On peut en douter. Faut-il y entendre la confiance par exemple celle que l’on est supposé avoir en la monnaie, tant l’argent est omniprésent dans le livre ? Ou convient-il de recevoir ce « trust » au sens d’une organisation, d’un conglomérat anglo-saxon, d’un entité juridico-économique ? Pavel Hak nous laisse en décider.
https://www.kceditions.fr/index.php/trust/
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